Faits divers -1-
Les marchés
Nous sommes toujours à Shenzhen, partageant notre temps entre diverses activités domestiques, marchant beaucoup comme bon nombre de chinois, prenant le taxi pour aller d’un point à un autre de cette immense ville (14 millions d’habitants) qui s’étend au-delà des collines qui fermaient la bande côtière où elle fut créée de toute pièce, il y a trente ans environ. Nous fréquentons le marché du quartier, permanent, achalandé de frais en continu aussi bien dès poltron minet qu’à 17 heures. Sur des centaines d’étals très spécialisés regroupés en séries, on peut acheter 1 kg d’excellentes bananes pour 60 centimes d’€, des oranges aux aspects divers pour 0,50 le kg, des pommes. des mandarines de toutes tailles, et ce qu’il convient d’appeler des fruits exotiques, que nous ne nous risquons pas trop à négocier : la seule vue de notre long nez et de notre peau blanche provoquant souvent une hausse instantanée des tarifs. Nous préférons nous retrancher derrière N dans les cas de marchandage, ou de PA qui de plus déstabilise (un peu, mais ils se reprennent vite) ses interlocuteurs en défendant le bout de gras en mandarin.
Est-ce la peine de parler des milliers de pétsaïs , des choux inconnus des européens, et de ceux que nous connaissons, fleurs, verts, brocolis, pommes,fleuris, tiges,et j’en passe, des navets immenses, blancs, violets, verts après cuisson, colorant joliment un plat, du gingembre en monceaux, des aulx vendus en feuilles vertes ou blanchies, en sec, en bulbes, et en ce moment des petits pois, 60 centimes d’€ le kilo, le double frais écossés , des fèves, des marrons –chers :2€ le kilo à demi épluchés, des pommes de terre énormes, nouvelles,se révélant sucrées à la cuisson, et des légumes-racines dont je ne connais rien et sur lesquels butte aussi N.
Les taxis
Pléthore de taxis dans les villes chinoises. Nuit et Jour.
Que nous avions trouvé dur, presque indécent,tout a fait frustrant,à notre dernier retour de Chine,à Nantes,à l’aéroport, obligés de poireauter avant « de toucher » un des taxis arrivant au compte-gouttes. Il faut dire qu’il était une heure avancée de la nuit, l’avion direct de Paris qui devait se poser autour de 22heures, avait éprouvé le besoin de faire un petit détour avec escale par Bordeaux.
Donc ici, en dehors de la tranche comprise entre 17 et 18h, moment où les véhicules changent de chauffeurs –alors là, c’est la galère, pour trouver une voiture libre dans une circulation affolante – il y en a toujours un en maraude dans les environs. Prise en charge 1 € (et Shenzhen est une ville chère) et ensuite le calcul se fait au km et au temps passé, comme en France. Sauf que les prix n’ont rien à voir, et qu’une course d’une vingtaine de Kms, en trois quart d’heures (à cause des bouchons) revient à 5 €.
Les chauffeurs ne sont pas propriétaires de leur voiture et doivent travailler de nombreuses heures pour acquitter leurs droits de rouler. Clients cardiaques s’abstenir. Que ce soit en taxis ou en voiture particulière, l’effet est le même. Les pilotes chinois ne supportant pas un espace libre se faufilent invraisemblablement, ayant oublié ou jamais connu les règles de conduite, circuler est un acte créatif permanent. Et finalement très peu d’accrochages pour toutes ces fantaisies. A ce jeu, PA est devenu assez champion, et je souffre et je ris en même temps