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Mots d'Asie 亚洲闲谈
19 février 2011

Au fil du Mékong

Nous avons retrouvé le fleuve à Kompong Cham et nous le suivrons dorénavant jusqu’à Vientiane et Luang-Prabang. La route le suit de plus ou moins près, nous l’apercevons de temps à autre, en basses eaux, large, calme dans les villes étapes. A Stung Treng, une bourgade moche, poussiéreuse et sale, dernière ville où nous avons séjourné avant la frontière avec le Laos, nous logerons sur ses berges. Cette partie nord du Cambodge est un désastre. Le reste du pays n’était pas toujours réjouissant, d’autant que nous le parcourons en fin de saison sèche, mais là, le maximum de la pauvreté nous semble atteint : La jungle brûlée des deux côtés de la route –il paraît que cela correspond à une double motivation- méthode de culture, et éloignement des animaux sauvages- des masures, paillotes le plus souvent, isolées, clairsemées le long de la route en bon état pour une fois (Elle a été refaite il y a moins de 10 ans par les chinois ). Un isolement dramatique pour les colons qui ont accepté de venir se réinstaller là. Pas d’école. Des moyens de locomotion, à peine croyables : mini vans bourrés de gens et de l’indispensable. Nombre du mini maisons sont abandonnées, ce qui ajoute encore à la désolation.

Nous étions presque à la hauteur de la situation. Mal conseillés, nous avions pris un bus qui soi-disant ralliait plus rapidement  Kampong-Cham à Stung Tren. Nous étions les seuls blancs. Le car était aussi bien plein, avec des gens assis sur de minuscules tabourets ou des ballots qui encombraient l’allée centrale. J’ai failli craquer quand, à une station service, l’aide chauffeur a introduit dans cette même allée 2 jerrycans que j’ai pris pour de l’essence. J. a essayé de me rassurer et j’ai bien voulu le croire (un peu).

 Le meilleur était à venir.

A une quinzaine de Kms de Stung Treng, le bus fait un arrêt, et l’assistant nous invite à descendre, et s’en va chercher nos bagages dans la soute. Nous n’en croyons pas nos yeux. Presque au milieu de nulle part. Deux, trois abris qui font petits commerces,, des gens qui attendent on ne sait qui ou quoi, puisqu’ils ne monteront pas dans le bus qui part vers l’Est,  quelques garçons, quelques motos. L’un se proposera de nous conduire à la ville. Trois sur la moto ? L’étonnement n’est que pour nous. Pas le choix, Ce sera oui. Il s’empare du sac de J. un peu plus gros que le mien et se le cale entre les jambes. Je m’assois derrière lui, bien collée pour laisser de la place à J. qui a enfilé mon propre sac. Nous sommes un peu plus épais que les natifs, et je m’inquiéterais vingt fois de savoir si J. ne déborde pas trop et tient la secousse ! A l’arrivée, dans le meilleur de la ville,  nous sommes trempés de sueur et j’ai quelque peine à descendre de ma monture ! Quel triomphe !

Le lendemain, le passage de la frontière se fera sans souci, le visa sera délivré sur place dans les 5 minutes. Et si nous retrouvons, au Laos, le même paysage que la veille, l’habitat est plus fourni, les cultures plus diversifiées, la pauvreté moins extrême. Le bus est rempli de Blancs, que nous retrouvons à la frontière, hormis cinq étudiants cambodgiens parlant un anglais impeccable, qui nous prennent en amitié. Ils sont excités comme des puces, sortent pour la première fois de leur pays. Ils consultent avec intérêt nos documents (cartes et guide) y comprennent goutte, et s’étonnent que dans « votre vieux pays, vous parlez français » ! AH là la, il y a encore du travail à faire§

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Commentaires
A
Bravo, G et J! Je vous sens bien dedans. Maintenant vous etes au Laos, quelles sont les differences entre les deux pays, au niveau de cultures, nourritures et la vie? Je suis impatiente de savoir la suite. Tres fiere de vous!
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