Les Tulou
Fin de parcours, en beauté, avec ces villages-maisons, habités par les Hakkas, qui ne sont pas une minorité, puisque issus de nombreuses migrations de Hans, comme le reste majoritaire de la population chinoise. Les migrations étaient souvent induites par les changements de dynasties impériales. Les Hakkas ont, comme beaucoup d’autres régions en Chine, leur langue propre et leur culte des ancêtres développé, puisqu’ils n’avaient pas accès à d’autres formes de religions, dans un milieu hostile pour eux. Ces populations – 90 è 100 millions d’habitants aujourd’hui – ont dû se tailler des territoires dans des zones difficiles , se protéger des autres habitants à qui ils prenaient des terres potentielles, et surtout des brigands et autres voleurs qui vivaient le long des côtes de cette région. La fameuse côte des Pirates. D’où leur habitat défensif, sophistiqué, inexpugnable. Même les canons de l’armée chinoise en 1936 n’ont fait qu’égratigner certains d’eux !
Les murs sont faits, à la base de pierres, puis de couches successives de bambous et de pisé. Ils peuvent atteindre 1 mètre d’épaisseur. Les petites fenêtres sont percées au niveau des étages supérieurs. Une seule porte d’un bois hyper résistant, au feu et au temps. Renforcée à l’intérieur.
A l’intérieur la répartition de l’habitat vertical est souvent similaire. Dans les étages inférieurs les réserves, les animaux, les cuisines. Chaque ménage la sienne. Et suivant les époques, et la taille des tolou, 4 escaliers pour les étages supérieurs, ou bien un escalier par famille élargie dont les chambres sont au second voire troisième étage. Des balcons courent tout le long des pièces supérieures, donnant à l’ensemble, un caractère chalet –grand chalet – de montagne, (pour nous dont les références sont bien européennes.)
Dernier détail intéressant : la révolution culturelle n’a rien pu contre les habitants de ces villages. Et pour eux, quelle fierté de nous dire que leur famille vit là, depuis 300, 400 ans !
Merci à PA et N de nous avoir fait découvrir tant d’aspects divers de leur pays. De nous avoir supportés (dans tous les sens du terme) pendant ces quatre mois de notre voyage ;
Merci, aux personnes rencontrées pendant ce voyage, qui ont bien voulu partager avec nous et leur temps et leurs connaissances, et leurs parties de rigolade, leurs rêves et leurs espoirs. Une pensée particulière à F et son mari, à Saigon, à R. et M. à Battambang, aux jeunes Français de Pek, aux prêtres, bons connaisseurs du terrain et de l’Histoire des diocèses de Battambang et de Kampong Cham, aux guides compétents et amoureux de leur pays qui nous ont aidés, et aux rencontres de hasard qui ne liront pas ces remerciements mais qui au bon moment, apportaient le petit plus.
Merci à vous, « cher lecteur » qui étiez la raison de ce blog.
A une prochaine fois.
Geneviève et Joseph