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Mots d'Asie 亚洲闲谈
11 janvier 2011

Chez les Thais –II –

 

Tous équilibristes. C’est ce à quoi je pensais, quand juchée derrière notre guide, nous dévalions en moto le chemin que nous avions remonté la veille, pour nous rendre, à 15km de là, dans un village de tisserand(e)s. Dans les mêmes conditions, Joseph me précédait ou me suivait sur la 100cm3 de Shi, notre hôte. Il avait fallu, la veille, quand nous étions montés chez lui, choisir où poser le pied. Entre les ornières en continu, les pierres saillantes, les passages boueux, les déclivités essoufflantes et les descentes trop raides, nous avancions sur un vrai sentier,, étroit, Et là ; sur ma petite moto, même pas de trial, ce qui aurait été la moindre des choses en France, sans casque, bien accrochée à mon guide (à qui j’avais demandé l’autorisation de l’enserrer) nous déboulions en croisant d’autres motocyclistes, des buffles,en évitant les chiens, en n’écrasant pas les poussins, dérapant, cahotant, je me voyais (non, pas en haut de l’affiche) étalée dans la boue de la rizière, projetée contre un poteau de maison, ou dans la rivière franchie sur des lattes dansantes. Jusqu’à ce que je me force à faire totalement confiance aux talents d’équilibriste de mon viet, et qu’enfin, je puisse jouir de la ballade.

Shi, sa femme et leur fils de 15 ans vivent dans une belle maison sur pilotis. Une volée de 7 marches nous introduit dans une vaste pièce de quatre travées de 3m chacune, large de 8m environ. Les murs hauts de 1,80m, sont percés de huit belles fenêtres, sans vitres, qui seront obturées par des panneaux coulissants en bambou, pour la nuit, et de deux portes, l’une donnant sur une petite cuisine,l’entrée se faisant par la seconde en haut des marches. Le faîtage de la toiture couverte d’un épais chaume de feuilles de palmiers étalées sur un tressage de bambous, monte à 4,50m environ. Le toit ne repose pas sur les murs, il les déborde. Plancher et toiture s’accroche sur les piliers. Il s’appuie sur les pilotis (voir photos) Tout étant prévu pour une ventilation maximum. Bel hôtel des courants d’air, prévu pour les grandes chaleurs, mais qui présentement se révélait « caillant » Nous dormirons dans un des deux grands lits, à notre soulagement – on pouvait redouter la natte sur le sol, comme nos hôtes- sous une moustiquaire et une épaisse couette de soie, le chauffeur et notre accompagnateur dans l’autre. On nous chauffera de l’eau pour la toilette dans un tub, effectuée quasiment en plein air, et les 3 repas + 2 petits déj. pris dans cette maison seront délicieux et assortis de nombreux petits verres d’alcool de riz, (dont un, parfumé à la banane, un régal). Nous n’avions pas précisément voulu faire écolo, mais nous étions en plein dedans.

Au cours d’une promenade à pied dans la vallée, J. ajoutera à la vérité de l’instant, en s’arrêtant pile net à moins de 2 mètres d’un cobra. On nous avait dit que dans cette jungle, il y avait des tigres et des ours. Des serpents, cela allait de soi. Mais un cobra ! Bien sûr, il ne faisait pas 1m de long ; bien sûr, il n’était pas gros comme son poignet, mais c’était un beau serpent annelé noir et bistre, bien mortel nous a dit Chu, que J. a d’abord pris pour une grosse spirale de cahier abandonnée! Je me suis rapidement rangée derrière notre guide, J. a prudemment reculé ; et nous avons attendu que notre rencontre ne se sentant pas menacée daigne s’en aller en se glissant dans la concession voisine, où nous venions de voir des petits enfants … Conclusion, Chu s’est armé d’un bout de bois pour la suite de la ballade et nous avons tout appris sur les serpents dans la jungle !

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