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Mots d'Asie 亚洲闲谈
31 décembre 2010

Quelques précisions

Quelques précisions, sur l’enfant unique et les migrants.

 

Il est vrai que la politique de l’enfant unique n’assure pas le renouvellement des générations ni surtout la prise en charge des vieux parents. Il y a un assouplissement, dont voici un aperçu, la règle étant toujours un contrôle stricte de la natalité.

Un couple est autorisé à avoir un second enfant si,

-Le couple procréateur est constitué lui-même d’enfant unique : condition imposée : 5 ans de différence entre les 2 enfants.

- le couple est recomposé, issu d’un divorce ou d’un veuvage.

 

UN couple peut avoir autant d’enfants qu’il le souhaite, mais frein suprême, il doit s’acquitter d’une taxe (une amende disent les esprits ronchons), variable selon les provinces et les villes. Ainsi à Shenzhen, la taxe est de 200.000 Yuans (autour de 22.000€), pour chaque enfant supplémentaire. Se souvenir du SMIG : 1500 Yuans. Si la taxe n’est pas acquittée, l’enfant n’a pas d’existence légale, d’une certaine façon. Il ne sera pas inscrit sur le hukou (prononcer ROCO ) qui plus qu’un livret de famille relevant de la filiation, ressemble mieux à un permis de séjour-passeport, propre à chaque province. L’enfant, ne pourra pas, par exemple, être inscrit à l’école primaire. A moins d’ouvrir largement sa bourse, pour une scolarité gratuite !

Pour les gens aisés, pas de problèmes. Profitent-ils de leurs moyens financiers ? Pour deux enfants, peut-être ?

En corollaires, les pères déçus par la naissance d’une fille, peuvent choisir de divorcer, et tenter leur chance pour un garçon sans débourser un yuan. Dans les villes où « l’amende » est moins élevée, exemple (Canton) on voit davantage de familles nombreuses, et selon N. « les aînées traîner les plus petits ».

Un couple non marié sera également taxé si un enfant naît de cette union. Tarif variable, selon les villes. Taxe multipliée par années d’âge de l’enfant, qu’il faut bien inscrire un jour à l’école. Un enfant illégitime finit par coûter cher au père qui retrouvé – vive les analyses d’ADN – sera contraint de payer ses années de non-reconnaissance. Débrouillard, il ira au final déclarer l’enfant, plusieurs années après sa naissance, dans une ville où il ne paiera pas trop cher. Vive la morale ! Vive le mariage !

 

Le hukou

C’est comme un livret de famille attribué par une province, en général, la province d’origine, à l’individu. Y est consigné son mariage, et son enfant. C’est un document essentiel, qui marque l’origine –ethnique – entre autre. et qui reste dans la ville où il a été délivré. Ainsi N. a eu, jusqu’à son mariage, le sien à Chonqqing, Sichuan,  bien que vivant et travaillant depuis 10 ans à SZ. IL est très difficile et coûteux de le faire transférer dans une autre ville. Un travailleur, quelque soit son niveau, est donc considéré comme un migrant, (dans son propre pays). Sans hukou, les soins médicaux –gratuits jusqu’à un certain montant – sont moindre et de moins bonne qualité ; il n’y a pas de couverture chômage ; pas d’avantages liés au logement, et naturellement, s’il y a un enfant, il n’y aura pas de choix pour sa scolarité : il faudra accepter une école sans renommée. Pour jouir d’une « bonne école », d’un « bon collège, d’un bon lycée, «  il faudra, non pas « payer », mais faire une « dotation » -ainsi on sauve la gratuité, et la face - qui peut se montrer autrement plus onéreuse que l’enseignement privé  en France. On me parlait, d’un enfant dont la maman obligée d’aller travailler à Pékin, malgré ses démarches n’a jamais pu obtenir le transfert de son hukou, et a été obligée de faire une « dotation » de 60.000 Yuans (pour 3 ans) pour son fils inscrit dans un collège de bon niveau. Tout ceci, pour contenir les mouvements de population.

Tous les employés de chez PA et N, tant à SZ qu’à Pékin, viennent des provinces extérieures. Au bout de quelque temps de présence, l’Agence fait les démarches nécessaires et met les sous qu’il faut, pour leur fournir le hukou de SZ ou de Pékin. Un peu pour les fixer. Ce qui ne marche pas forcément : les gens munis de ce précieux sésame, se sentent plus libres de changer d’entreprise, et ne s’en privent pas toujours !

Autre conséquence, de ce hukou si compliqué et si onéreux à transférer/ Les parents migrants – forcé d’employer ce terme – laissent leur(s) enfant(s) chez les grands-parents dans la province natale, qui les assument totalement. Les parents se contentant, si on peut dire, d’envoyer de l’argent pour l’entretien de toute la famille élargie, et de rendre visite, au mieux, une fois par an et moins d’une semaine, s’ils ont mis assez d’argent de côté pour voyager dans des conditions éprouvantes, tout le monde bougeant en même temps, quand il y a 8 jours d’affilé de congés. Là aussi, le gouvernement essaie de gérer ces déplacements massifs, en essayant tous les ans des dates nouvelles ou de nouveaux morcellements de congés. Peine perdue et complications assurées pour les voyageurs. La vie de Mme C. illustre bien ce cas de figure : elle et son mari sont de la province du Hunan, elle fait des ménages, il a un emploi dans une jardinerie. Ils ont passé leur vie à SZ. Leurs 2 fils sont diplômés de l’université et vivent dans leur province de naissance. On peut calculer combien de semaines, parents et enfants se sont vus de toute leur vie. Et Mme C. est très fière de ses enfants, et en parle (traductrice impérative) avec plaisir.

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